Cette semaine, un accident est survenu sur un chantier à Pommard en Côte d'Or où trois ouvriers ont perdu la vie. La CAPEB a rappelé à cette occasion les actions qu'elle conduit pour sensibiliser les petites entreprises aux risques professionnels et mieux les prévenir.
Le Président de la CAPEB réagit sur France Info
Le terrible accident de Pommard nous rappelle combien la sécurité sur les chantiers doit rester une priorité absolue et la prévention doit être au cœur de chaque décision, de chaque geste professionnel. La CAPEB fait de la prévention un axe majeur de son action au service des entreprises artisanales du bâtiment.
Le président de la CAPEB est intervenu à ce propos sur France Info ce mercredi matin à 7h20 dans le “brief politique”.
Interrogé sur les risques particuliers des interventions dans l’ancien, Jean-Christophe Repon a précisé que l’évaluation des risques sur les propriétés anciennes est plus difficile que dans le neuf. Les entreprises doivent prendre un temps important pour l’évaluation initiale des risques du chantier, afin de travailler en toute sécurité. Pour nous, l’évaluation des risques est une priorité. Pour les petites entreprises que nous représentons, il est difficile de toucher l’ensemble du secteur pour que la santé et la sécurité soient une priorité.
Le journaliste lui a demandé si les petites entreprises étaient moins sensibilisées que les grandes, ce à quoi le Président a répondu qu’elles étaient surtout plus difficilement atteignables compte tenu de leur nombre, rappelant que 97 % des entreprises ont moins de 9 salariés. Donc, quand il faut informer et faire passer un message fort, il est difficile de toucher tout le monde. “L’important, c’est d’accompagner les salariés et les entreprises pour que ces risques soient diminués. Le travail est bien fait, mais ce n’est pas encore satisfaisant. Quand nous avons un drame comme hier, cela touche toute la profession. Nous sommes très atteints et solidaires des familles et de l’entreprise concernée” a-t-il déclaré.
Concernant les mesures à mettre en place pour que les obligations en la matière soient respectées et que les risques soient minimisés, Jean-Christophe Repon a souligné que la part conjoncturelle a aussi toute son importance. “Il faut que l’activité économique soit bonne et que les chantiers soient traités au bon prix” a-t-il indiqué, ajoutant “Quand on est en période de crise, comme c’est le cas actuellement, il y a une pression pour accomplir les chantiers, et c’est là que les dérives apparaissent : on privilégie l’avancement du chantier à la sécurité. Il faut soutenir l’activité et accompagner les petites entreprises pour les aider à adopter les bonnes démarches et éviter les accidents”.
Jean-Christophe Repon a appelé à la vigilance et à protéger les entreprises. Avec l’auto entrepreneuriat, il peut y avoir des risques supplémentaires. C’est pour cela qu’il faut protéger les entreprises et rappeler à toutes qu’il faut mettre la prévention et la santé au premier plan.
Enfin, interrogé par le journaliste sur ce que peuvent faire les pouvoirs publics, Jean-Christophe Repon a répondu qu’il fallait des aides, et que l’argent public aille en priorité vers la majorité des entreprises, c’est-à-dire les TPE. “Il faut pousser en ce sens, avec une grande campagne de sensibilisation auprès des artisans pour les aider à s’équiper, à mieux se protéger, et à éviter les accidents.” a-t-il conclu.
Réentendre ici le replay.
Le témoignage de Yann Danion sur France Inter
Sur le même sujet, Yann Danion, Président des Métiers du Plâtre et de l’Isolation de la CAPEB et en charge des questions santé/sécurité, était en direct dans l’émission 13/14 de France Inter, aux côtés de Paul Duphil, directeur général de l’OPPBTP. Ensemble, ils ont répondu aux questions des auditeurs. A cette occasion Yann Danion a rappelé que « Les petites entreprises ne disposent pas toujours de services de prévention intégrés, mais nous travaillons en effectifs réduits, ce qui nous rend très proches de nos collaborateurs. C’est un sujet qui revient régulièrement en interne. »
« Nous avons aussi des outils de prévention, comme ceux proposés par l’OPPBTP ou l’IRIS-ST. Il faut continuer à faire vivre et renforcer cette culture de la prévention dans les entreprises. »
Réentendre ici l’émission.µ
L’engagement de la CAPEB pour la prévention
Depuis des années, la CAPEB fait de la prévention un axe structurant de son action. La culture de la prévention doit être pleinement intégrée à la gestion de l’entreprise artisanale.
La culture de la prévention est cruciale pour les petites entreprises artisanales du bâtiment, qui entretiennent une relation proche avec leurs salariés. Pour ces entreprises, la sécurité ne doit pas être une option, mais une priorité intégrée à leur gestion quotidienne. Protéger les artisans et leurs équipes est essentiel pour garantir des conditions de travail sûres.
Dans un secteur largement constitué de TPE, l’accompagnement des dirigeants est une nécessité : c’est notre responsabilité.
C’est pour cette raison que la CAPEB a créé l’Institut de Recherche et d’Innovation pour la Santé et la Sécurité dans les entreprises artisanales du bâtiment, l’IRIS-ST, pour créer des outils de sensibilisation des chefs d’entreprise et leur permettre de prendre les bonnes dispositions.
Une action structurée autour de six leviers complémentaires :
- Porter la voix des petites entreprises dans les instances nationales : la CAPEB siège dans les principales instances en lien avec la santé et la sécurité au travail pour que les politiques publiques prennent en compte les réalités du terrain et en particuliers celles des petites entreprises ;
- Contribuer à la réalisation d’études menées par l’IRIS-ST : chaque année, des enquêtes spécifiques permettent de mieux comprendre les besoins et les pratiques des entreprises artisanales. Ces données, précieuses, alimentent les actions de l’OPPBTP. Exemple : en 2023, une enquête a été menée pour identifier les leviers les plus efficaces en matière de prévention dans les TPE. Ces études sont publiques et accessibles ici : iris-st.org/etudes.
- Contribution aux études visant l’amélioration des conditions de travail avec l’OPPBTP : La CAPEB s’engage avec l’OPPBTP dans des études métiers et ergonomiques ciblées, afin de développer des solutions adaptées aux contraintes spécifiques des artisans. Exemple : l’étude récente sur la manipulation des plaques de plâtre.
- Développer des outils de sensibilisation : l’IRIS-ST produit des outils concrets et pédagogiques pour aider les artisans à s’approprier les bons réflexes, notamment sous la forme de petits mémos simples et allant à l’essentiel.
- Ces ressources sont libres d’accès, pour que la prévention soit à la portée de toutes les entreprises, qu’elles soient adhérentes ou non.
- Mobiliser les partenaires et faire connaître leurs initiatives : la CAPEB valorise les solutions de ses partenaires qui contribuent à améliorer les conditions de travail : équipements de protection, matériaux innovants, aides à la manutention…
- Action de proximité avec les CAPEB départementales : sur le terrain, les CAPEB départementales relaient les messages de prévention, accompagnent les artisans dans leurs obligations réglementaires, et organisent des actions concrètes (ex : ateliers DU avec l’OPPBTP).